Amarrage sur les ridoirs !

En plein coup de vent la nuit du samedi 19 Novembre, nous avons retrouvé le 825 avec le mat cassé en deux au beau milieu de la nuit. 
La chape inférieure du V1 (galhauban) à rompu net, le gréement étant discontinu (et le vent atteignant parfois 45 kts dans le mauvais sens?), le mat s'est rompu au niveau des D1 (premiers inters).

Difficile d'expliquer un tel accident ! mais certains éléments sont assez inquiétants.

Constat des dégâts au petit matin
Constat des dégâts au petit matin

 

Nous avons d'abord pensé que les mâts s'étaient percutés ou accrochés ou bien que le ridoir s’était pris dans le taquet d'amarrage du ponton. La section rompue semblait déjà très diminuée et une surtension dans le gréement aurait pu terminer le travail. Dans la matinée, la personne qui avait sécurisé le mât pendant notre absence nous a indiqué qu'il avait également rattaché sur la cadène la pointe avant bâbord qui s'était détachée : CQFD... elle était reprise directement sur la chape.

 

 

La chape inférieure reprise sur la cadène à rompu net
La chape inférieure reprise sur la cadène à rompu net

 

Ce qui est plus inquiétant c'est que la section résistante qui a rompu (identifiable par une zone métallique brillante qui s'est rapidement oxydée) semble bien inférieure à la section de la chape. Ce qui semble indiquer une large amorce de la fissure.

 

 

->Il est peu probable que la fatigue soit à l'origine de ce démarrage de fissure (puisque seule une inversion cyclique de la contrainte peut engendrer ce phénomène et le gréement à très peu servi (<1000 MN) et semblait sous forte tension.
-> Par contre une sollicitation en flexion des filetages aurait pu amorcer la fissure (par exemple à la suite d'amarrages répétés sur cette zone, générant de fortes sollicitations mécaniques dans les vis de chape et ce, dans des directions perpendiculaires à l'axe du hauban). D'ailleurs dans le dimensionnement des assemblages vissés, il n'est généralement toléré aucune flexion dans les vis.
-> Il est également possible que la chape comporte des défauts métallurgiques à l'origine du départ de la fissure.  

 

Au final, comme les ancrages des haubans sont déportés au maximum sur le bordé des nouveaux bateaux (Nacira, Ofcet, pogo3 etc...), il est tentant d'y frapper régulièrement une aussière. Cela ne semble pas très problématique sur les cadènes mais à priori cela peut avoir des conséquences dramatiques sur les ridoirs ou les chapes des galhaubans ou de l'étai principal. C'est à dire que le bateau peut partir sur une grande course avec une amorce de rupture dans la partie filetée des chapes et perdre un hauban lors d'une surtension (départ au tas, chalutage ... etc !)