Bastaques Pogo2... Sacré dossier

Bastaques Pogo2 - Les bastaques jouent sur les minis le rôle du pataras, la grand voile ne permettant pas d'installer un système situé sur l'axe navire. C'est un système compliqué car il nécessite d'être largué "en grand" lorsque qu'il est sous le vent et repris avec beaucoup de force lorsque il est au vent avec des tensions du même ordre que celles observées sur le dormant.

Nous avons remarqué que le système de bastaques présent sur le 504 ne permet pas pour le moment de générer la tension nécessaire pour affiner correctement le profil de GV et étarquer l'étai lorsque le vent forcit. Différentes solutions pour améliorer le système ont été testées ces derniers jours, au final c'est un sujet assez vaste que nous n'avions jamais pris le temps d'étudier.

 

A l'origine le système est en Version 1 avec une  poulie en lieu et place de l'anneau à friction. On a remplacé la poulie par un anneau en sachant qu'on perdrait en efficacité mais qu'on arrêterait de se prendre la poulie dans la figure (et sur la baume) . Après un an de service le concept est validé mais la tension max n'est pas du tout adaptée j'ai mesuré 17.5 au tensiomètre (calibre 5-7).

 

Sur la version 2, on a donc ajouté un brin supplémentaire en dyneema qui permet d'atteindre une tension de 21.5. Modification intéressante à première vue. Sur l'eau on constate que c'est suffisant pour aplatir la grand voile Incidence qui est très creuse d'origine, mais le système mets du temps à se mettre en place surtout lorsqu'il est sec.

 

Sur la version 3, on ajoute une surgaine dyneema  sur la gaine de bastaque en polyester pour diminuer les frottements. Ajout de graisse blanche ou suif (graisse animale très utile pour protéger les tresses a nue)  également sur la tresse et la surgaine. Le système est alors beaucoup plus fluide et on arrive facilement à obtenir une tension de 22. On restera sur cette configuration.

 

 


 

Renvoi bloqueur - Poulies ou anneaux ?

Suite au nombreux récits de rupture de gaines de bastaques on a également changé la poulie de renvoi vers le bloqueur par un anneau à friction. L'idée est de changer un système qui renvoie 95 % de la charge statique vers le bloqueur par un système qui reprendra une partie non négligeable de la charge statique. On maximise les frottements en faisant dépasser la surgaine technora du bloqueur dans la partie qui traverse l'anneau. 


En conclusion, à moins d'avoir un winch en sortie de bloqueur, il ne semble pas y avoir le moindre  intérêt à utiliser des poulies à cet endroit, en dehors d'avoir un peu plus de facilité à reprendre le brin principal lors des manœuvres. Il faut ajouter que :

- Elles renvoient toute la charge dans le coinceur qui dégrade un maximum le bout,

- Elles coûtent beaucoup plus cher qu'un anneau à friction  (14 EUR) et peuvent se rompre,

- Le problème semble plus culturel que technique car les poulies sont encore largement utilisées, même par certain chantier comme Structures qui les montent d'origine sur les Pogo3* mais il y a d'autres exemples.

 

* ce qui peut probablement diminuer ce problème, c'est que les gréements des pogo2 et pogo3 (++++) son fortement poussants et précontraints, il est légitime de penser qu'ils encaissent une partie de la charge des bastaques. Des systèmes qui auraient atomisé le bout ou le bloqueur avec un gréement droit (c-a-d non poussant) semblent être utilisés sans trop de risques sur le long terme.

 

Marquage du bout en sortie de bloqueur

Comme la configuration finale demande pas mal de course pour appliquer la tension maximale, c'est utile d'ajouter une marque en sortie de bloqueur pour s'assurer de la position du bout lors des virements.
Et surtout, surtout cela permet en un clin d’œil de vérifier que la bastaque est a peu près tendue avant étarquage et donc:

- qu'elle n'est pas prise dans une barre de flèche,

- qu'elle n'est pas derrière la baume,

- que l'ancrage supérieur ne s'est pas arc-bouté dans son logement en tête de mât.
... et oui ... on les a toutes faites ;O)